Le site de Mourenx, près de Pau, fonctionne depuis mercredi, à partir de déchets de maïs récupérés auprès de l'industrie agroalimentaire. À terme, il produira l'équivalent de la consommation annuelle de plus de 30.000 personnes.
Le site de Mourenx, à une dizaine de kilomètres de Pau, fonctionne depuis mercredi, à partir de déchets de maïs récupérés auprès de l'industrie agroalimentaire (photo d'illustration). ( AFP / LOU BENOIST )
Le groupe pétrolier annonce que la plus grande usine de biogaz de France est opérationnelle. Le site est principalement alimenté avec des rebuts issus de la transformation du maïs. L'usine BioBéarn "injecte du biométhane dans le réseau depuis mercredi", précise Olivier Guerrini, directeur biogaz du géant pétrolier et gazier, jeudi 12 janvier à l' AFP . BioBéarn se situe à Mourenx, à une dizaine de kilomètres de l'unique gisement de gaz français, Lacq, dont l'exploitation commerciale s'est arrêtée il y a dix ans.
69 GWh de biométhane en 2023
Le biogaz est du gaz qui n'est pas d'origine fossile. Il émane de la décomposition et du traitement de déchets organiques. Il s'agit de la même molécule de méthane que le gaz naturel, qui peut être injecté dans les gazoducs.
Dans un premier temps, la production de biométhane atteindra 69 GWh en 2023, soit l'équivalent de la consommation annuelle de 14.000 habitants , et valorisera 95.000 tonnes de déchets agricoles cette année. À plein régime, il devrait atteindre 160 GWh/an.
Lisiers, résidus de nourriture
Le site utilise "pour l'instant essentiellement des déchets de l'industrie agroalimentaire", explique Olivier Guerrini, qui insiste sur le fait qu'il n'y a "pas de culture énergétique dans les unités de TotalEnergies ". "On récupère des sous-produits de l'industrie du maïs , surtout des cosses broyées, ça arrive en camions, on l'ensile et après on le méthanise. Ces déchets de l'industrie du maïs étaient envoyés très loin, on les récupère au plus près désormais, à moins de 30 km".
TotalEnergies prévoit de diversifier les éléments entrant dans la production du gaz, avec des lisiers bovins ou porcins, ou des résidus de l'industrie des plats cuisinés . La groupe travaille à des partenariats pour bientôt récupérer aussi des rebuts de supermarchés et de la restauration collective, mais aussi des épluchures et autres restes de table dans les immeubles.
Plus de 20 projets dans le monde
Six personnes travaillent au quotidien sur le site, qui pourra générer jusqu'à une trentaine d'emplois indirects. Notamment ceux qui travaillent sur l'injection du gaz, ou encore à l'épandage dans les champs des fertilisants issus de la méthanisation. En effet, 89.000 tonnes de ces engrais - ou "digestat", qui contient azote, potasse, phosphate ou sodium, bénéfiques pour les sols - seront produits cette année.
TotalEnergies, dont c'est "la huitième installation similaire en France", a "40 à 50 projets dont il espère la mise en service l'horizon 2030 en France". Le groupe est en pleine accélération dans le biogaz, après le rachat en 2021 de Fonroche Biogaz . Le groupe a deux installations aux États-Unis, dont l'une en construction, une aussi en construction en Inde et 18 en Pologne, à la faveur d'un récent rachat.
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